La situation des travailleurs dans les pays d’Europe se dégrade continuellement en raison de l’attaque du patronat contre les droits et conditions de travail, à travers la mise en oeuvre des plans d’austérité des gouvernements européens, sous l’impulsion de la Commission européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI.

   
L’orientation est toujours la même :

• Baisse des salaires
• Recul de l’âge de départ en retraite et baisse des pensions
• Rejet de la concertation sociale (dialogue social et négociation collective) pilier fondamental de l’état providence européen qui accorde aux partenaires sociaux une participation démocratique sur les questions qui leur sont propres. La dénonciation des accords collectifs et la remise en cause des droits des syndicats à la négociation collective représentent des attaques claires contre la démocratie dans les entreprises.
• Augmentation de la TVA
• Augmentation des impôts de manière inégale, avec une plus grande répercussion sur les revenus des travailleurs
• Baisse des allocations sociales
• Attaques contre les organisations syndicales
• Augmentation du travail précaire avec la libéralisation du marché du travail
• Facilitation des licenciements
• Dégradation des services sociaux, par le renforcement de leur privatisation, en spéculant sur la santé et l’éducation publique, qui ont été, jusqu’alors, des bases fondamentales du développement des conditions de vie des personnes en Europe.

Sous l’impulsion du patronat, la Commission européenne préconise de concilier le droit à l’action collective et la liberté économique. Or, toutes ces mesures prises, au nom de l’emploi, de son développement et de l’apurement de la dette, ne font qu’aggraver la situation. La détérioration des conditions de vie et de travail est sans précédent. On assiste à une augmentation du nombre de salariés pauvres, de chômeurs, à une précarisation de l’emploi, et toutes les économies ou presque entrent en récession. L’industrie demeure le fondement de l’économie européenne et de la création de richesses. Elle emploie plus de 34 millions de personnes, elle représente ¾ des exportations de l’Union Européenne et compte pour plus de 80% dans les dépenses de recherche et de développement.
 
Rassembler plus de 230 organisations et près de 8 millions d’adhérents par la création de l’EIWF est un signe pour tous les salariés qui s’opposent à la mise en oeuvre des plans d’austérité. Patronat et gouvernement doivent maintenant comprendre que cette création a pour objectif essentiel un changement d’orientation, l’exigence d’un autre partage des richesses créées et une autre réponse, pour sortir de la crise, qui soit fondée sur les besoins des populations.
Retourner à l’économie réelle et abandonner la financiarisation En nous appuyant sur les mobilisations qui se développent partout en Europe, les organisations affiliées à l’EIWF appellent à l’organisation d’une journée d’action européenne conjointe dans l’industrie, dans chacun des pays où existent des organisations affiliées à la Fédération Européenne des Travailleurs de l’industrie. Cette mobilisation devrait s’organiser au plus vite, après la tenue du congrès de création de la Fédération.

Elle aurait pour objectifs :

• De revendiquer l’investissement en faveur d’une politique industrielle européenne, et d’avenir, dans laquelle la priorité serait donnée à la sécurité, la durabilité et la qualité de l’emploi industriel et de l’industrie, comme point de départ du futur développement de nos pays et comme outil fondamental pour sortir de la crise.
• De formuler et faire connaître nos propositions sur l’avenir de l’industrie, sur le développement de l’emploi industriel, avec un contenu social élevé demandant aux institutions européennes qu’elles établissent les mesures adéquates qui permettent de corriger la tendance à la dégradation et la perte du tissu industriel en Europe, en freinant également la précarisation continue des conditions de travail et la perte de l’emploi industriel.
• D’obliger le patronat de l’industrie à négocier un niveau de rémunérations et des conditions de travail qui permettent de vivre décemment,
• Demander l’établissement de sanctions des violations au droit à la négociation collective et du dialogue social des travailleurs et travailleuses de l’industrie.

Ainsi, nous proposons pour chaque pays, la garantie d’un salaire décent offrant une rémunération à sa juste valeur pour les qualifications requises pour travailler dans l’industrie. Nous proposons également que l’entreprise participe à la vie de la société et condamnons par avance toutes exonérations de cotisations sociales. L’entreprise vit et prospère grâce à l’ensemble des salariés qui la composent ; elle joue son rôle et exerce son activité dans un cadre déterminé. Elle a donc des obligations en matière de responsabilité sociale.

En ce sens, des nouveaux droits doivent être créés, de l’entreprise à la branche, afin de mettre fin aux licenciements boursiers, à la détérioration de l’emploi, s’agissant donc de la participation des travailleurs aux questions relatives à la stratégie de l’entreprise, l’organisation du travail, à l’établissement réel du respect des processus d’information et de consultation.
Nous pensons également qu’il est nécessaire de mettre fin à toute forme de précarité dans l’industrie en mettant en oeuvre toutes les propositions contenues dans la 2ème revendication commune adoptée par l’ensemble des organisations liées à la création de la nouvelle fédération de l’industrie.
Dans ce sens, il serait sans doute utile de débattre de droits nouveaux attachés à la personne, accompagnant le salarié dès son entrée dans la vie professionnelle et jusqu’à la fin de sa carrière.
Enfin, il est nécessaire d’examiner les conditions d’une réduction du temps de travail, sur la semaine, comme sur la vie, tenant compte des évolutions considérables de la productivité permettant un meilleur partage du travail et l’amélioration des conditions de travail.
Sur le plan industriel, nous demandons le développement de grands projets européens. Pour cela, il est nécessaire de sortir de la stratégie de spécialisation sur les activités à forte valeur ajoutée tout en affirmant le lien entre recherche et développement, la conception, l’innovation et la production. Il faut également encourager les grands projets européens innovants. L’industrie est une solution pour répondre aux enjeux environnementaux et en faveur du développement durable et dégageant ainsi une autre voie pour la sortie de la crise.
Nous demandons également que s’instaure un débat au niveau européen sur l’industrie permettant de favoriser la mise en place d’une stratégie européenne pour l’emploi et la croissance, dans laquelle l’industrie occupe un rôle remarquable au titre de secteur stratégique de sortie de la crise et du développement des emplois de qualité et d’avenir.

• Demander de grands projets européens innovants pour répondre aux enjeux environnementaux et en faveur du développement durable et dégageant ainsi une autre voie pour la sortie de crise.
• Demander que s’instaure un débat au niveau européen sur l’industrie permettant de favoriser la mise en place d’une stratégie européenne pour l’emploi et la croissance, dans laquelle l’industrie occupe un rôle remarquable au titre de secteur stratégique de sortie de la crise et du développement des emplois de qualité et d’avenir.

Cette mobilisation devrait s’organiser au plus vite, après la tenue du congrès de création de la Fédération.

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