• Le changement pour les Ingénieurs, Cadres et Techniciens de la métallurgie

    Le changement pour les Ingénieurs, Cadres et Techniciens de la métallurgieLe changement de gouvernement va dans le sens des espoirs de l’UFICT. Mais ce n’est que le début du changement auquel nous aspirons tous. Ce ne sera pas un gouvernement, aussi puissant électoralement, et aussi bien soutenu à l’Assemblée Nationale et au Sénat, qui pourra seul réorienter les politiques sociales, économiques et industrielles qui changeront notre avenir.  

    Ce sera plutôt le poids que nous donnerons à nos actions et nos revendications qui feront pencher la balance du bon coté. Le MEDEF, même s’il est défait dans les urnes, conserve le pouvoir économique en France. Les 6 mai et 17 juin dernier, peu de salariés de la métallurgie ont vu leur dirigeant changer.  

    Les politiques menées par le MEDEF ne changeront pas non plus. Il nous faut, pour contrer leurs exigences, nous mobiliser, rassembler et organiser les salariés ICT, pour propager nos idées et nos revendications dans le corps salarial.
    Le changement pour les Ingénieurs, Cadres et Techniciens de la métallurgieLa semaine de syndicalisation des ICT qui vient de se dérouler du 18 au 22 juin a été un succès. De plus en plus de bases CGT prennent conscience des préoccupations des ICT au travail et se posent de plus en plus la question du déploiement de la CGT parmi ces catégories.
    Nous observons dans le même temps un intérêt de plus en plus grand des salariés ICT pour la CGT, prouvant par là, non seulement que nos propositions vont dans le sens de ce qu’attendent ces salariés, mais aussi qu’ils ressentent le besoin de notre présence à leur côtés. C’est la meilleure situation possible pour proposer la syndicalisation et la réussir.


    Le contexte politique ayant changé, il nous faut alors nous aussi changer de braquet. Cherchons à passer d’une posture plutôt défensive s’opposant aux attaques d’un gouvernement à la solde du MEDEF, pour privilégier une attitude offensive, faite de propositions concrètes en phase avec les attentes des ICT de la métallurgie. Trois domaines se trouvent interrogés par ces exigences : un espace plus vaste et plus opérationnel pour l’expression des ICT, pour qu’ils puissent intervenir de façon concrète sur les choix industriels, technologiques et sociaux ; des droits nouveaux leur permettant de mettre en pratique ces droits nouveaux, et enfin l’exigence de critères alternatifs de gestion de l’entreprise, à la fois en matière de management, d’organisation du travail et de gestion comptable des entreprises.

    Le syndicat CGT est le syndicat de toutes les catégories de salariés. En cela il doit avant tout être leur espace privilégié de liberté d’expression. Cette expression doit leur permettre d’exprimer d’abord les problèmes qu’ils rencontrent. Problèmes sociaux : salaires, protection sociale, retraite. Mais aussi les problèmes d’organisation du travail et de management que rencontrent les ICT au quotidien. Cela se traduit concrètement en problématiques liées à l’évaluation, aux critères comportementaux, au manque de reconnaissance de la hiérarchie ainsi qu’au manque de perspectives sur leur carrière. Des nouveaux modes de management comme le Lean Management ou la méthode Agile font partie des préoccupations des ICT de la métallurgie.
    Il s’agira donc pour le syndicat CGT de donner la parole aux ICT pour identifier leurs sources de préoccupation. Celles-ci ne sont pas les mêmes dans toutes les entreprises. Charge aux responsables de la CGT d’identifier concrètement les sujets chauds pour y donner des réponses. D’ailleurs les salariés eux-mêmes ont souvent des solutions aux problèmes qu’ils rencontrent. Il suffit en général de les écouter, de les consulter.
    C’est d’ailleurs une forte montée du rejet des nouvelles formes de management que nous observons dans toutes les filières et dans toutes les entreprises.
    L’intervention des ICT dans les choix technologiques et industriels doit aussi être une évolution vers laquelle nous devons tendre. Les ICT sont les mieux placés pour s’exprimer utilement sur les choix de l’entreprise puisque ce sont eux qui détiennent la connaissance technique, la connaissance du terrain, et même la connaissance du marché. Parfois, de mauvais choix technologiques sont décidés par les dirigeants.
    Le changement pour les Ingénieurs, Cadres et Techniciens de la métallurgieC’est au sein de la CGT que doit se construire la riposte en associant autant que faire se peut les ICT volontaires pour exprimer leur opinion avec force. Parfois, si le choix technique n’est pas mauvais en soi, il peut se révéler mauvais socialement, pour l’emploi des ICT français. C’est le cas dans les entreprises multinationales qui vont privilégier le développement d’un produit dans un pays à bas-coût plutôt qu’en France, pour un résultat plus aléatoire et surtout une qualité souvent moindre. Là encore, la CGT peut se retrouver en position de rassembler les ICT conscients des dégâts que peuvent occasionner ce genre de choix.
    En matière de droits sociaux, salaires, etc, dans un contexte de NAO par exemple, rappelons nous aussi que la CGT est d’autant plus forte qu’elle porte les aspirations réelles des salariés. Lorsque les revendications sont établies par les salariés, elles ont beaucoup plus de chances d’aboutir.
    Pour peser plus sur les choix des directions, des Droits nouveaux devront être conquis. Les syndicats et les instances représentatifs du personnel bénéficient déjà de Droits importants (information, consultations, droits d’alerte des CHSCT, des Délégués du Personnel sur les questions de discrimination, déclaration des accidents du travail, etc). Si beaucoup de syndicats n’en tirent pas toujours le meilleur parti, de nouveaux Droits doivent être revendiqués pour que les syndicats et les élu-e-s puissent intervenir dans les nouvelles organisations des entreprises. En effet, lorsque les droits actuels furent conquis, les entreprises multinationales n’étaient pas aussi développées qu’aujourd’hui, la sous-traitance n’était pas le problème qu’elle est actuellement non plus. Les externalisations, délocalisations n’avaient pas encore causé les dégâts sociaux qu’ils ont provoqués depuis lors.
    Aussi il est utile de demander, comme c’est déjà le cas dans de nombreuses sociétés allemandes, que soient instaurés des Conseils de Surveillance ou des Conseils d’Administration où siègeraient des représentants du personnel avec des pouvoirs réels pour porter l’opinions des salariés sur les choix stratégiques, industriels et financiers des groupes.
    Il faudrait aussi que des Comités Inter-entreprises voient le jour pour permettre aux représentants du personnel des entreprises donneuses d’ordre et de ses sous-traitants de se rencontrer. De la même manière qu’au sein des Comité d’Entreprise Européens, ces espaces permettraient des échanges pour que chacun évalue les intérêts de ses interlocuteurs de manière à trouver les positions les plus profitables pour tous. En effet, on peut constater que dans l’industrie française aujourd’hui, les profits des grands groupes reposent souvent sur une exploitation intolérable de ses PME sous-traitantes.
    C’est une transformation de l’entreprise comme objet social à laquelle nous aspirons. Depuis quelques dizaines d’années, l’entreprise s’est transformée en un outil au seul profit des actionnaires, qui en demandent toujours plus, au détriment de l’emploi, des salaires et des conditions de travail. Octroyer aux salariés de nouveaux Droits et leur permettre de s’exprimer et d’imposer leurs choix mènera nécessairement à une évolution de la place de chacun des trois acteurs : salariés, dirigeants, actionnaires, au profit des premiers. Cela mènera à une modification profonde des critères de gestion, pour que l’entreprise devienne un objet social au profi t du progrès humain et de l’utilité dans la société plutôt qu’une machine à cash comme c’est trop souvent le cas actuellement. Permettre aux salariés de peser plus mènera aussi à une organisation du travail différente, plus humaine mais aussi plus efficace. Le management coercitif, l’utilisation abusive de contrats précaires, les critères comportementaux pour les salariés dans l’évaluation disparaitront de manière irrévocable pour laisser la place à une organisation du travail plus collaborative.
    A ce sujet, nous pouvons observer dès aujourd’hui l’apparition de propositions nouvelles, émanant même de certaines écoles de management qui avancent le concept de management collaboratif. Cela montre que les concepts d’organisation du travail développés depuis des décennies menant à tant de dégâts humains finissent par trouver leurs contempteurs dans le camp même de ceux qui leur avaient donné naissance.
    Arriver à un tel résultat sur une nouvelle organisation et une nouvelle nature de l’entreprise prendra du temps. Cela ne pourra se faire sans un syndicat CGT fort, espace d’expression pour les salariés qui formuleraient leurs propres revendications en son sein. Cela nécessiterait aussi de nouveaux Droits dont il faudrait se saisir avec force pour faire avancer l’intérêt des salariés et faire reculer les exigences des actionnaires.
    En cette période où le contexte nous est plus favorable, saisissez vous de tous les moyens en votre possession pour créer le rapport des forces dans l’entreprise et faire avancer nos revendications.

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