• Conférence Nationale de l’Industrie

    Conférence Nationale de l’IndustrieLa CGT faisant le constat de désindustrialisation du pays, considère que le rapport annuel de la CNI passe à côté des questions principales pour une vraie politique de développement de l’industrie et de l’emploi.


      Conférence Nationale de l’Industrie
    La CGT participant depuis le début, aux travaux de la CNI, présidé par le 1er Ministre, estime que cette instance est dévoyée de sa mission initiale. En effet, le décret prévoit que cette instance publie chaque année un rapport sur l’état de l’industrie et établisse des propositions qui contribuent à favoriser le développement de l’activité de l’industrie et de l’emploi. Il est également demandé à la CNI, qu’elle émette un avis sur l’efficacité des aides et subventions publiques, mesures fiscales et sociales accordées aux entreprises par l’état, l’Europe et les collectivités territoriales. 

    Composée pour 90% des représentants des patronats industriels et des administrations d’état, la CNI reste enfermée dans une logique libérale, autour du programme du Medef ; baisser les cotisations sociales des entreprises, dérèglementer la législation du travail, avec plus de flexibilité et de précarité.
    La politique prônée par le Président de la République lors des Etats Généraux de l’Industrie en 2009, n’a pas vu le jour. La désindustrialisation s’est depuis aggravée, le niveau de la production industrielle n’a toujours pas retrouvé le niveau de 2007, l’emploi continue de reculer, et de se précariser. Le pays importe de plus en plus les biens et délocalise des activités sous l’impulsion des groupes. Ce rapport, loin d’être équilibré, se situe dans le prolongement du rapport sur la compétitivité des entreprises, qui a préconisé de nouveaux allègements de cotisations sociales, financés par une hausse de la TVA et de la CSG.
    La CGT a clairement signifié son hostilité à ces mesures proposées. Elle propose la mise à plat du système actuel des exonérations, une contribution sur les revenus financiers et une modulation de la en fonction de la valeur ajoutée et de la masse salariale.
     
    L’ampleur des problèmes de financement des activités économiques est sous-estimée. La baisse relative du financement bancaire à l’industrie est un obstacle majeur au développement industriel. S’il est évident que se pose la question de l’accès des ETI et des entreprises innovantes aux ressources en fonds propres, la question du crédit et du rôle des banques ne peut-être passée sous silence. La CGT réclame la mise en place d’un « livret épargne industrie », de « fonds régionaux pour l’emploi et le développement » ainsi que la mise en place d’un véritable « pôle public de financement ».
    La dimension sociale ne parait mentionnée que pour mémoire, l’exception de la proposition « d’une révision profonde de l’arbitrage salaire, emploi, temps de travail » qui rappelle trop la notion de « flexi-curité ». Rien de probant par contre n’est dit sur la sécurité de l’emploi. Le développement d’un emploi de qualité est pourtant la clé d’une nouvelle efficacité économique. Rien non plus n’est véritablement précisé en matière de parcours professionnels des salariés. La CGT revendique la mise en place d’une « sécurité sociale professionnelle » évitant au salarié d’avoir à passer par la case chômage.Conférence Nationale de l’Industrie
    Rien n’est dit non plus sur les droits d’interventions des salariés et leur représentation. La CGT revendique la mise en place de « comités inter-entreprises » dans les filières de sous-traitance, la représentation des salariés, par élections, aux conseils d’administration ou de surveillance des entreprises.
    Si la fiscalité doit être réexaminée afin de favoriser l’affectation efficace des ressources à leur disposition, cela ne peut pas se traduire par l’octroi d’avantages supplémentaires. Les mesures éventuelles doivent-être financées par la mise en cause des nombreuses niches fiscales.
    La CGT ne que peut constater les désaccords sur les solutions à prendre et réfute le lien selon le patronat, entre le niveau de compétitivité des entreprises et le niveau du coût du travail, alors que celui-ci était réduit de 10 points, pour quels résultats ?
    Les causes du recul de l’industrie viennent surtout d’un choix donné à la financiarisation dans la gestion et les stratégies des entreprises, en particulier des grands groupes. Ceci se traduisant par un taux de marge moyen des entreprises qui est passé en 23,6% en 1980 à 30,2% en 2010. Dans la même période, le taux d’investissement baisse de 19,9% à 18, 7%.
    Et aujourd’hui, la France s’est placée en tête des pays européens par son niveau de dividendes versés aux actionnaires. Le rapport ignore le poids du coût du capital qui handicape le développement de l’industrie en France.
    Les interventions de la CGT, au sein de la CNI et des 12 Comités stratégiques de filières ont porté 5 priorités.
     
    - Priorité qui doit être faite au développement des capacités humaines et de l’emploi.
    L’augmentation des salaires et la reconnaissance des qualifications, des compétences et des savoir-faire sont incontournables.
    Le défi démographique lié au départ à la retraite et au non renouvellement des équipes de travail, cela constitue un vrai enjeu pour le maintien des connaissances et des capacités des entreprises. Développer l’emploi devrait-être une des priorités de la politique industrielle. De ce point de vue, l’effort global de la formation professionnelle a malheureusement régressé depuis 15 ans, au risque de créer une pénurie d’emplois qualifiés.
    - Priorité à la recherche et à l’innovation technologique, en lien avec les enjeux environnementaux et le besoin de moderniser le potentiel industriel existant.
    - Réduire les émissions de CO2, faire des économies d’énergie et des matières premières, nécessite d’aller vers un autre modèle de développement et d’organisation du travail. De ce point de vue, la recherche d’une rentabilité financière à deux chiffres est incompatible aux besoins d’investissements que cela demande. L’objectif de consacrer au minimum 3% du PIB à la recherche devrait-être un objectif dès cette année. Le crédit impôt/recherche doit évoluer vers plus de transparence dans son utilisation et efficacité. La responsabilité des entreprises doit être engagée et donner lieu à une contrepartie des aides par des fonds publiques.
    - Permettre aux salariés des droits élargis d’intervention dans la gestion et des choix stratégiques des entreprises, comme au niveau des filières industrielles et des territoires. Les Pôles dits de compétitivité doivent devenir des lieux de dialogue, avec la participation des organisations syndicales, comme au niveau des Conseils d’administration des entreprises. La mise en place de Comités Inter-entreprises, c’est permettre une cohérence sociale et d’accès à l’information des CE des entreprises donneuses-d’ordres et celles qui sont sous-traitantes. Le développement des industries demande plus de démocratie sociale dans les entreprises comme au niveau des territoires.
    - Redonner au secteur bancaire toute sa responsabilité pour financer l’activité et le développement. De ce point de vue, il faut revoir les critères d’attribution de financement accordés par le FSI et OSEO qui est basé sur des exigences de rendements élevés et à court terme, ce qui  est incompatible avec le besoin sur le long terme que demande l’investissement dans l’industrie.
     

    La CGT revendique la mise en place d’un pôle public financier et la mise en place d’un livret d’épargne industrie pour réorienter une partie de l’assurance vie dont le montant s’élève en France à 1.600 Milliards d’euros.
    Devant l’urgence du besoin de relancer l’industrie, il est possible de dégager plus de 100 Milliards d’euros en mettant fin aux gâchis dans le budget de l’Etat. A savoir, les 70 Milliards d’euros au titre des cadeaux fiscaux et les 33 Milliards d’euros au titre des exonérations sociales des entreprises. Globalement, le rapport de la CNI reste enfermé sur l’idée que le devenir de l’industrie repose essentiellement sur un abaissement du contenu social, une spécialisation des activités considérées comme à hautes valeurs ajoutés et une politique du tout à l’exportation comme seule salut. Les critères de rentabilités seraient les seuls objectifs pour maintenir l’emploi et les capacités industrielles en France, comme en Europe. Les pouvoirs publics devant y contribuer pour permettre un environnement favorable. Ces logiques sont suicidaires pour l’industrie et l’emploi. La CGT ne peut soutenir un tel contenu du rapport.Conférence Nationale de l’Industrie
    La CNI doit-être une instance qui porte une volonté affichée de développer les capacités industrielles et d’emploi en France, répondant aux besoins du marché intérieur et avec une conception autre que la seule concurrence des échanges au sein du marché européen.
    L’opposition d’une « politique de l’offre » à une politique « en faveur de la consommation » relève d’une erreur ! Si la CGT a déploré depuis 25 ans l’absence d’une vision industrielle dans notre pays, elle ne peut se retrouver dans cette nouvelle opposition.
    Une véritable politique industrielle nécessite une stratégie sur le long terme, basée sur les richesses que sont les hommes et les femmes de notre pays. Elle doit s’appuyer sur un aménagement harmonieux et cohérent du territoire avec l’enracinement des services publics qui permettent un développement efficace et solidaire. Elle ne peut exister par coups et annonces médiatiques ni se faire sur le dos des salariés
    La crise montre que l’on a besoin à la fois, d’une demande confortée et d’une production de biens et de service efficaces.Il est urgent de revaloriser les atouts existants en France, en Europe.



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