• AGIRC-ARRCO : le front syndical contraint le MEDEF

    AGIRC-ARRCO : le front syndical contraint le MEDEFLa négociation actuelle sur l’avenir des régimes de retraites complémentaires se poursuit. La dernière réunion de négociation aura lieu début mars. La situation financière très dégradée de ces deux régimes, et particulièrement de l’AGIRC, oblige à une évolution de la situation.

    La progression du chômage réduit les recettes, les départs massifs en retraite accroissent les dépenses, la nécessité de garder des niveaux de pension acceptables s’impose. La seule voie possible d’amélioration de la situation est l’accroissement des cotisations afin d’augmenter les recettes. C’est bien évidemment une voie catégoriquement rejetée par le MEDEF et la CGPME pour qui cela reviendrait à renchérir le trop fameux « coût du travail ». Pourtant, il faut rappeler que, dans la situation économique actuelle, le « coût du travail » n’est pas la cause de la faible croissance, mais c’est bien le coût du capital, qui entame les investissements, donc les embauches. Cette dégradation de la répartition des richesses doit être corrigée.


    AGIRC-ARRCO : le front syndical contraint le MEDEFL’augmentation des cotisations des régimes de retraite complémentaire est un des éléments qui permettra d’améliorer la situation sur ce point, ainsi que pour ce qui est des recettes de ces régimes, et donc de leur pérennité. Un front syndical s’est constitué : les 5 organisations syndicales représentatives (CGT, CFDT, CFE-CGC, CFTC et FO) campent sur cette position et demandent l’augmentation des cotisations AGIRC-ARRCO. C’est une grande nouveauté, tant nous savons que cette demande n’est pas l’apanage de certaines centrales syndicales. Et ce front tient pour l’instant, à tel point que les déclarations publiques de madame Parisot commencent à se contredire d’un jour à l’autre. En effet, si le MEDEF est vent debout contre une augmentation des cotisations quelle qu’elle soit, on lit dans le journal Les Echos du 20 février 2013 que la présidente du MEDEF affirme : « Désindexer les retraites, c'est-à-dire ne pas leur faire suivre l'inflation, c'est courir le risque d'une baisse significative des retraites ».

    Pourtant, la désindexation était jusqu’à présent la proposition centrale du MEDEF pour tenter de résoudre les problèmes financiers de ces régimes complémentaires. Il proposait d’appliquer une augmentation des pensions inférieure d’un point à l’inflation durant les 5 prochaines années. Cette position empêcherait une sortie de crise. En effet, la distribution de pensions de retraites est un élément central pour faire tourner l’économie française. Réduire les pensions, c’est accroître l’austérité et introduire un élément supplémentaire dans la dégradation de la croissance en France. Cette proposition serait par ailleurs aussi injuste socialement puisqu’elle affaiblirait le revenu des retraités, pourtant pas les mieux traités aujourd’hui.


    Cela reviendrait aussi à bafouer les principes ayant guidé la construction de notre système de retraites par répartition : la retraite doit permettre à ceux qui ont travaillé toute leur vie de conserver leur niveau de vie. Le front syndical toujours solide fait donc tergiverser le MEDEF qui interpelle alors le gouvernement en espérant trouver une solution de ce côté là. Le gouvernement ne semble heureusement pas bouger, malgré l’annonce de sa volonté de proposer une grande réforme de notre système de retraites. De plus, dans la mesure où la présidente du MEDEF est en campagne pour sa réélection, l’équation devient franchement compliquée pour elle. Si la situation semble totalement bloquée, aux dires d’Eric AUBIN, « monsieur retraites » de la CGT, quelque chose d’important s’est passé dans cette négociation.


    Le front uni des syndicats autour de la proposition de la CGT d’augmenter les cotisations est une bonne nouvelle qui fera date. Tenons bon sur ce point et informons nos collègues ICT des enjeux considérables que revêt cette négociation particulièrement pour ce qui concerne nos catégories. L’AGIRC, qui assure la retraite des cadres et assimilés est menacée par le MEDEF qui voudrait s’en débarrasser car elle coûterait trop cher selon lui… Autre raison d’être vigilant, le MEDEF verrait d’un bon oeil un accord permettant l’allongement de l’âge donnant droit aux pensions complémentaires AGIRC.
    Le système de retraite par répartition, régime général et régime complémentaire, est un puissant facteur de redistribution des richesses. C’est bien évidemment un vecteur de justice sociale, mais c’est aussi, et n’hésitons pas à le rappeler, un élément central pour la santé économique de notre pays. La captation d’une part grandissante des richesses créées par les salariés, ce que nous appelons « le coût du capital », est une des causes majeures de la crise. Le combattre, c’est militer pour plus de croissance, et plus de progrès social.

    « La lettre de la CGT UGIGTAccords BnF : l’Etat aliène le domaine public »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :