• Pierre Tavernier Un militant tenace et de grande valeur

    Pierre Tavernier Un militant tenace et de grande valeurPierre Tavernier est décédé le 8 novembre dernier à 80 ans. Il fut Secrétaire Général de l’UFR de 1983 à 1993 et membre de la direction de l’UFR jusqu’en 2006. Il fut auparavant Secrétaire Général de l’USTM de Seine Saint-Denis et membre du Bureau de la Fédération. Pierre est l’illustration de la convivialité et de l’attachement à l’organisation. Extraits de l’hommage rendu le 12 novembre dernier par Jean-Marie Schapman, secrétaire de l’UFR.

    Pierre, plus connu sous le nom de Tatave, avait acquis au cours de sa longue vie militante une notoriété peu commune. Avec une expérience qu’il a mise au service des salariés dans son entreprise d’origine : Rateau la Courneuve, dans sa ville et son département puis au niveau national parmi les retraités.C’est avec persévérance qu’il a défendu les intérêts des actifs et des retraités et de celles et ceux qui agissaient face aux dures réalités de la société capitaliste. Il était tenace et ferme mais ouvert à tout débat dès lors qu’il mesurait que celui-ci pouvait déboucher sur une évolution des idées, pour le progrès social et économique.
    Dans le même temps et c’est un trait de sa personnalité, Pierre avait à coeur d’entretenir des relations de fraternité auxquelles il tenait beaucoup. C’est un trait à souligner dans cette situation de crise qui s’aggrave et dans laquelle chaque salarié ou groupe de personnes sont montrés du doigt, non pas comme victimes mais comme coupables de la crise.
    Son esprit de tolérance, de respect de l’autre ont fait de lui un militant de grande valeur et écouté.C’était une force tranquille mais très responsable. C’était une force attractive, toujours disponible pour l’organisation. Dans le même temps, il montrait un attachement à garder le lien avec l’entreprise. Homme de terrain, il a su, tout en assumant des responsabilités nationales, être le syndiqué de son entreprise, de sa section de retraités. Il ne ratait pratiquement jamais une réunion de sa section, du syndicat.
    Homme de conviction, il portait les valeurs d’émancipation et de liberté. Ses bases solides, sa capacité d’analyse, sa volonté de rassembler les actifs et les retraités ont fait de lui un militant humain et apprécié. Les injustices engendrées par le système capitaliste le faisaient souffrir.
    Il savait aussi se mettre en colère notamment lorsqu’il entendait ou constatait des propos de l’extrême droite. Il faisait le lien avec son vécu et la guerre dont il a connu les atrocités très jeune. Son combat pour la paix et la mémoire fut particulièrement important de par son activité dans l’Amicale de Châteaubriant et la célébration annuelle de nos camarades fusillés par les nazis et donnés par le patronat de la Métallurgie de l’époque.
    C’est bien cet homme, ce militant, ce dirigeant qui sait organiser, lutter et vivre que l’on retrouve dans toutes les étapes de ce que l’on nomme souvent le parcours. Quand l’activité professionnelle commence à 15 ans parmi les cheminots à Tergnier dans l’Aisne, avec une Cgt très forte et une présence politique du Parti Communiste, le tout contribue à ouvrir les portes de l’adhésion puis à franchir les étapes de l’engagement et de la prise de responsabilités.
    Rentré chez Rateau en mai 1954, il adhère à la Cgt puis, dès 1955, est élu délégué du personnel. Il s’est très vite affirmé comme un militant sérieux, responsable et près des préoccupations des salariés. Très vite, il prend des responsabilités dans le syndicat. Il fallut peu de temps pour que son engagement l’amène au secrétariat des Métaux de la Courneuve. Les dates et les étapes se succèdent.La Fédération se donne de la force pour son activité sur les départements.
    C’est la création des Unions Syndicales des Travailleurs de la Métallurgie (les USTM). Il devient dès 1975 et jusqu’en 1982, le Secrétaire Général de l’USTM de la Seine-St-Denis.
    C’est là que Pierre s’est avéré être un homme d’orga comme on le dit. Dans ce sens, il a participé activement à l’activité de la Fédération. Durant cette période Tatave fut aux avants postés pour la défense de l’emploi, des salaires et des libertés syndicales.
    C’est en 1983, que la Fédération, déjà soucieuse de développer le syndicalisme retraité dans la métallurgie proposa à notre camarade de prendre les commandes de cette activité. Il devient le constructeur de l’activité en direction des retraités. Ses bases solides, sa capacité d’analyse et sa volonté de rassembler les retraités dans la Cgt, en tant que force sociale, lui permettent de trouver de suite sa place, en devenant l’élément moteur de cette construction.
    Durant 10 ans, il a donné du volume et de la force à la Cgt parmi les retraités. Il a apporté beaucoup pour avoir un syndicalisme de retraités organisé et revendicatif.
    Présent et actif, il l’a été dans la bataille des retraites complémentaires afin que celles-ci soient payées sans abattement et dès 60 ans, pour les droits des pré-retraités de la Sidérurgie, pour défendre la Sécurité Sociale.
    Il fut membre du CEF et membre du Bureau Fédéral durant toute sa responsabilité comme Secrétaire Général de l’UFR. Pierre a contribué au développement du lien «actifs et retraités» et à faire émerger le concept de communauté d’intérêts sans lequel il est plus difficile de ressembler.
    Assumant pleinement ses responsabilités, il a également participé à l’activité interprofessionnelle à l’organisation des retraités et fut un membre reconnu de la direction de l’Union Confédérale des Retraités. Il était également de ceux qui ont fondé l’Institut d’Histoire Sociale de la Fédération.
    C’est la marque d’un constructeur infatigable. Il a accompli sept mandats à l’UFR. Il a quitté le Conseil National en septembre 2006.Il a ensuite pris du recul et laissé la place aux nouvelles générations. Mais il était toujours attentif à ce qui continuait de se construire et savait venir à Montreuil pour échanger et partager des moments fraternels. Alors, imaginez son plaisir d’être présent avec les délégués du 10e congrès de l’UFR, début octobre. Fatigué, c’est vrai, mais heureux d’être parmi cette force Cgt, chez les retraités et pour laquelle il a beaucoup, beaucoup travaillé ! C’est avec beaucoup d’attention mais aussi de partage qu’il a suivi la table ronde sur la place des jeunes à plusieurs périodes de l’histoire des luttes dans notre pays.
    Pierre a toujours souligné le fait qu’il avait à ses côtés un soutien à toute épreuve. Il savait que Louisette, elle-même
    militante soutenait son engagement. C’était pour lui un réconfort et un soulagement qui lui donnaient à chaque fois plus de force pour poursuivre le combat.
    Aujourd’hui « la vie continue ». Pierre portait bien cette idée de la vie ! Mais dans notre vie, il va beaucoup nous manquer !

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