• Palestine/Israël – Des origines à aujourd’hui : un conflit, des issues ?

    Palestine/Israël – Des origines à aujourd’hui : un conflit, des issues ?Le 14 mai 1948, l’État d’Israël est proclamé. Cette déclaration unilatérale provoque l’intervention des pays arabes voisins et déclenche la première guerre israélo-arabe. La première d’une longue série... Ce conflit trouve son origine dans la colonisation et l’impérialisme des grandes puissances, ponctué de guerres, d’accords de « non-paix », de résistances, et personne ne peut en prédire l’issue.

     

    Cet été, Israël est de nouveau entrée en guerre contre les Palestiniens de la bande de Gaza. Le bilan en est terrible : plus de 2 100 morts du côté des Palestiniens, plus de 5 milliards d’euros de dégâts selon les Nations unies, 203 écoles à reconstruire, l’unique centrale électrique arrêtée, 50 % du réseau d’eau potable endommagé...

    Cette guerre avait pour but de rendre impossible des réponses politiques pourtant nécessaires face à l’occupation, et la perspective d’un gouvernement Fatah-Hamas. Malgré une non-victoire militaire et surtout une défaite politique pour Netanyahou – qui risque d’en payer le prix fort au profit de l’extrême droite aux prochaines élections –, le cessez-le-feu signé entre le gouvernement sioniste et le Hamas ne règle rien sur le fond : le blocus est maintenu et aucune des revendications palestiniennes n’a été satisfaite. Dans le même temps, la colonisation continue, tout comme l’oppression subie quotidiennement par des Palestiniens soumis aux check-points, à l’arbitraire policier, aux violences...

    Cette opération, la dernière d’une longue série de guerres, ne représente sûrement pas l’épilogue d’un des conflits les plus longs de la planète. Ce dossier a donc pour but de donner quelques éléments historiques de compréhension, pour continuer la nécessaire solidarité avec les Palestiniens, et la lutte résolue pour leurs droits.

    Aux origines d’un conflit

    Quand en 1897, au premier congrès sioniste mondial à Bâle, Theodor Herzl faisait adopter la proclamation suivante « le sionisme vise à établir pour le peuple juif une patrie en Palestine qui soit garantie par le droit public », peut-être n’imaginait-il pas qu’il ouvrait la voie au plus long conflit de la planète...

    Le sionisme est théorisé à cette époque dans un contexte particulier. La population juive est victime de l’antisémitisme qui imprègne toutes les sociétés européennes. Entre 1881 et 1899, des pogroms ont eu lieu de façon régulière à l’est de l’Europe et en Russie, tandis qu’en France débutait l’affaire Dreyfus. Ces persécutions, ajoutées aux aspirations nationalistes consécutives aux unités allemandes et italiennes et au socialisme naissant, font du sionisme une perspective émancipatrice pour les juifs, peuple sans État. Qui plus est quand partout la colonisation est vantée pour ses vertus... Le sionisme ne peut qu’éclore et se développer.

    Suite à la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman est démembré et le Proche-Orient partagé entre un mandat britannique, qui comprend notamment la Palestine, et un mandat français. Face aux premières revendications anticoloniales qui voient le jour, ces deux puissances voient dans l’émigration juive européenne un point d’appui à leur propre politique impérialiste. Ainsi en 1917, Lord Balfour, alors ministre des Affaires étrangères britannique déclare envisager « favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national pour le peuple juif ».

    Début de la colonisation, premières résistances

    Soutenu de la sorte, le processus d’installation des juifs en Palestine se poursuit : on estime à presque 300 000 juifs le nombre qui migrent entre 1919 et 1939. La politique d’expulsion et d’ethnicisation du territoire ne fait que commencer. Les Palestiniens, déjà en lutte contre la tutelle britannique, voient se consumer leurs espoirs d’émancipation au fur et à mesure que les colons s’installent et les spolient de leurs terres.

    Le nationalisme palestinien doit combattre sur deux fronts : contre l’occupant britannique qui, au vu de l’agitation, renforce sa présence armée, et contre l’installation des colons qui de leur côté s’organisent en milice, la Hagana, contre les Palestiniens et contre les Britanniques. Ainsi, quand éclate la grande révolte palestinienne de 1936, soutenue par la grève générale, les nationalistes palestiniens voient leur direction politique tuée et forcée à l’exil. C’est donc bien un conflit territorial entre colons et colonisés qui débute et la question religieuse n’est que secondaire. Une grande partie des juifs émigrés se réclament en effet d’un sionisme de gauche et rejettent la religion qui aurait, d’après eux, été un facteur de résignation et de passivité.

    Les grandes puissances partagent le monde

    La Seconde Guerre mondiale marque un tournant majeur dans le conflit. Des dizaines de milliers de Juifs ne veulent plus vivre dans les pays qui ont été complices ou responsables de leur extermination, et le génocide légitime clairement aux yeux de l’opinion publique la création d’un État juif.

    Le monde est désormais divisé en deux blocs, américain et soviétique, aux ambitions contradictoires mais qui, pour affaiblir les Britanniques dans cette région du monde, voient aussi cette perspective d’un bon œil. Le 29 novembre 1947, l’ONU, tout récemment créé, propose dans sa résolution 181, un plan de partage qui ferait naître deux États, donnerait 56 % des territoires au nouvel État juif et en laisserait 44 % pour un État palestinien, et doteraient les lieux saints d’une administration internationale. À peine cette résolution prise, repartent les combats entre Palestiniens et les désormais presque Israéliens...

     

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