• Minima de salaire des ingénieurs et cadres, quand le patronat patine

    Minima de salaire des ingénieurs et cadres, quand le patronat patineL’an dernier, seule la CGT n’avait pas signé les accords sur les minima des ingénieurs et cadres. Cette année, lors des deux premières réunions, l’ensemble des organisations syndicales s’entendent pour refuser les miettes patronales. Dernier round, le 5 mars prochain.

    C’était comme un oukase : 1,3Minima de salaire des ingénieurs et cadres, quand le patronat patine% d’augmentation seulement pour nos salaires minis, sans négociation possible. C’était le 21 décembre 2012. Face à ces propositions inacceptables, aucune des 5 organisations syndicales n’a signé. Tout devait se conclure le 23 janvier 2013 lors d’une seconde et dernière réunion de négociation. Lors de cette seconde négociation, la CGT maintenait ses revendications à 3% d’augmentation associées à un plan pluriannuel de rattrapage. Les autres organisations avaient revu les leurs à la baisse. Mais aucun syndicat n’osait accepter une augmentation des minis de 1,3%, soit moins que l’augmentation du plafond de la sécurité sociale (1,8%) ou du SMIC (2,3% sur l’année 2012).

     

    Cela s’était déjà produit pour les négociations de 2010, et l’UIMM, branche patronale de la métallurgie, avait alors immédiatement tiré les conclusions de façon unilatérale : ce fut 0% pour tous.
    Mais cette année, le courage leur a manqué. Preuve qu’ils perçoivent la tension grandissante chez les ingénieurs et cadres de notre profession. Après des années de tassement des salaires, de dégradation des conditions de travail (stress, management inhumain et inefficace) et de perte du sens de notre travail, uniquement voué au profit des actionnaires au détriment du rayonnement et de l’efficacité de l’industrie, nos catégories en ont pardessus la casquette. Pour l’instant, L’UIMM n’a pas pris le risque de se les mettre encore plus à dos.

    • La suite des événements

    Il y aura donc une troisième réunion de négociation pour les minima des ingénieurs et cadres de la métallurgie, le 5 mars prochain. L’UIMM arrivera-t-elle à convaincre des organisations syndicales de signer pour si peu ? Les trois syndicats ayant déjà signé l’accord national interprofessionnel sur la sécurisation des parcours professionnels, le 11 janvier dernier, retourneront-ils tendre la perche aux directions des entreprises pour dégrader encore plus nos conditions salariales et professionnelles ?

    L’UIMM proposera-t-elle quelques miettes supplémentaires (1,5%? 1,6%?) ?

    Décidera-t-elle unilatéralement d’une augmentation des minis sans aucun signataire ?

    Tous les scénarios sont envisageables. Cette grande incertitude est due à une politique de dégradation continuelle de nos salaires minis menée depuis des années. Nous en sommes arrivés au point où tout est à craindre. L’UIMM montre, au travers de ses atermoiements, que la situation devient critique. Va-t-elle réussir, par sa politique de dégradation de leurs conditions professionnelles, à se mettre à dos les ingénieurs et cadres ?

    • Les minima ingénieurs et cadres impactent les autres catégories

    Habituellement, la négociation des minis ingénieurs et cadres donne la mesure pour les négociations à venir dans les territoires et pour toutes les autres catégories de personnel. Mais cette année, l’échec de cet accord amène les directions a lancer leurs Négociations Annuelles Obligatoires (NAO, négociations salariales annuelles) sans la balise indicative habituelle du taux d’augmentation des salaires minis des ingénieurs et cadres. Ces négociations sont aujourd’hui très disparates. 3,2% proposés chez MBDA (ex. Matra et Aérospatiale Défense) mais seulement 1,5% chez Schneider-Electrics… Les directions des entreprises ne savent plus à quel saint se vouer.

     

    • La stratégie de l’UIMM et du MEDEF se lit en filigrane

    Ce que cherchent à faire l’UIMM et le MEDEF depuis des années, c’est casser nos grilles de classifications pour transformer le paiement de la qualification en paiement au poste. Raison pour laquelle on voit apparaitre partout des méthodes HAY ou autre, qui caractérisent les compétences mises en oeuvre dans un poste, plutôt que la qualification du salarié qui l’occupe, comme c’est l’idée dans les grilles de classifications existantes. Les ingénieurs et cadres ont intérêt à miser sur le paiement de leur qualification, sans quoi ils risquent, par exemple, de voir leur salaire baisser s’ils finissaient par être cantonnés dans des postes «pesant moins lourd».

    • Les combats à mener

    Nous devons donc essayer de remettre de l’ordre dans les grilles de classification et la hiérarchie salariale des cadres de la métallurgie. Cela redonnerait du sens et du souffle à nos métiers, à notre place dans l’entreprise, à l’industrie elle-même. D’ailleurs, de plus en plus d’entreprises contractent des accords en interne pour placer les minis salariaux de leurs ingénieurs et cadres bien au-dessus de ce qu’ils sont dans la branche : 11% de plus pour les minis de chez Sames à Meylan près de Grenoble, 13% chez Man Diesel à St Nazaire, 10% chez Thalès Alenia Space à Toulouse. Ceci montre qu’il est possible d’avoir une vision plus ambitieuse pour les ingénieurs et cadres dans la totalité de la branche, pour la rendre plus attractive, donc plus compétitive. L’UIMM et le GIFAS (Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales) ont fait le constat que notre industrie n’est pas assez attractive pour les jeunes ingénieurs. Ils devraient en tirer rapidement les enseignements en ouvrant la voie à une revalorisation des minima d’embauche.
    Le paiement de nos qualifications est une revendication constante de la CGT. C’est aussi le moyen d’assurer notre niveau de pension complémentaire AGIRC, dont la cotisation est basée sur la tranche du salaire supérieur au plafond de la sécurité sociale. Si ce dernier augmente plus vite que nos salaires, nos pensions AGIRC futures seront mécaniquement dégradées.
    L’attitude hésitante de l’UIMM, en ce début d’année 2013, montre la pertinence de notre position. Nous nous y tiendrons sans relâche et appelons tous les salariés de la métallurgie, quelle que soit leur catégorie, à appuyer cette demande.
    Nous demandons une revalorisation sérieuse de nos minima de salaire, passant, s’il le faut, par un plan pluriannuel.

    « Depuis le 22 janvier et pour la première fois, la CGT assume la présidence de l’OPCA de la métallurgie.Bouleversement du code du travail ! »

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