• Les politiques d'austérité et leurs conséquences

    Les politiques d'austérité et leurs conséquencesFace à l’accroissement de la dette publique et sous la pression des marchés financiers, les gouvernements des différents États mettent en oeuvre des politiques d’austérité, sous forme de diminution des dépenses publiques et augmentation des recettes à travers la fiscalité.

    Les coupes budgétaires concernent la fonction publique avec le blocage ou la baisse du salaire et/ou des effectifs de fonctionnaires, les diminutions de services publics et de la protection sociale, la mise en oeuvre de « réformes » des retraites et de l’assurance maladie. La tendance générale, en France comme ailleurs, est à la privatisation : l’objectif est de diminuer les pensions de retraite et les remboursements de soins de santé, et de présenter le recours aux assureurs privés comme l’inéluctable complément... pour ceux qui en auront les moyens.
    Dans un certain nombre de pays, des baisses des salaires des fonctionnaires et des pensions ont été appliquées. En Grèce, les baisses de salaires atteignaient, en octobre 2011, entre 15 % et 40 % selon les sources (suppression des treizième et quatorzième mois et des primes). Les baisses de salaires sont également significatives dans des pays comme le Portugal (jusqu’à 27 %), la Roumanie (25 %), l’Espagne (15 %), l’Irlande (de 5 à 15 %), etc. Le Royaume-Uni connaît la plus forte baisse de pouvoir d’achat depuis trente-cinq ans avec un recul de 7 % en trois ans et une hausse de la pauvreté préoccupante, qui touche encore plus fortement les moins de quinze ans.
    En outre, le FMI et la BCE exigent de privatiser une bonne part de ce qui restait d’entreprises publiques, et de démanteler le code du travail : assouplissement des licenciements en Grèce et en Italie, suspension des conventions collectives au Portugal et en Italie, allongement de la durée légale du travail au Portugal… Ces mesures n’ont rigoureusement rien à voir avec le remboursement de la dette et montrent clairement la nature de classe de la politique menée.
    Côté recettes fiscales, les hausses d’impôt pèsent essentiellement sur les revenus du travail, même si l’affichage gouvernemental prétend équilibrer avec la taxation du capital. Les quelques mesures augmentant l’impôt sur les revenus financiers ou les ménages les plus riches ne sont rien en comparaison de celles qui pèsent sur les moins aisés. L’augmentation de la TVA sur un certain nombre de biens pèsera par exemple beaucoup plus lourdement sur les budgets modestes.
    Le bouclier fiscal, particulièrement inique, a certes été supprimé : mais il rapportait 600 millions d’euros et en même temps, l’ISF a été baissé de près de 2 milliards !
    Ces politiques épargnent donc les responsables que sont les grandes banques et la finance et font payer la crise aux salarié-es, retraité-es, chômeur-euses, catégories modestes. Elles sont doublement injustes, car leurs effets sont aussi particulièrement négatifs sur les femmes : le secteur public étant composé majoritairement de femmes, ce sont elles les plus touchées par les mesures sur les salaires, comme par les réductions d’effectifs, qui se traduisent en réductions d’embauches. De même, en tant que responsables principales de la famille, les femmes sont les premières concernées par les coupes dans les services sociaux (gardes d’enfants, services d’aide aux personnes dépendantes), les baisses de prestations (aux familles, aux personnes dépendantes, les congés de maternité), les fermetures de maternités, de centres d’IVG ou encore de classes maternelles qui se multiplient. En ce qui concerne les retraites, les pensions des femmes sont déjà largement inférieures à celles des hommes, souvent insuffisantes, et les mesures appliquées ne font qu’aggraver cette situation. La Commission européenne note en 2010 : « la paupérisation menace les retraités, et les femmes âgées constituent un des groupes les plus exposés au risque de pauvreté ». De l’art de promouvoir des réformes et en même temps d’en pointer les effets néfastes…
    En plus d’être socialement inacceptables, ces politiques sont incohérentes du point de vue économique. Alors que les pays ayant un plus fort niveau de protection sociale et de services publics ont mieux résisté à la récession et à la montée de la pauvreté liée à l’augmentation du chômage et du sous-emploi, ce sont précisément ces bases de l’État social qui sont ciblées par les restrictions budgétaires ! En plus, de telles politiques appliquées simultanément à de nombreux pays européens ne peuvent qu’entraîner une récession aggravée qui aboutira à abaisser encore les recettes fiscales. Une contre-révolution fiscale Les déficits publics augmenteront, à l’opposé de l’objectif visé.

     

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