• Bilan du quinquennat Sarkozy


    Bilan du quinquennat SarkozyLa CGT a diffusé un tract à plus d’un million d’exemplaires dénoncant le bilan du quinquennat du président Sarkozy.

    Une politique industrielle loin des promesses


     

    Bilan du quinquennat Sarkozy

    Bernard Devert, membre du Bureau fédéral et responsable des questions industrielles pour la fédération revient plus précisément sur la politique industrielle du gouvernement sortant.

    Quel bilan tirez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy sur le dossier de l’industrie?

     C’est avant tout un bilan de désindustrialisation avec la perte de près de 315 000 emplois industriels et surtout nombre de promesses non tenues. La plus emblématique étant celles qui ont été faites chez ArcelorMittal à Gandrange. Nicolas Sarkozy s’était engagé personnellement, et on constate que l’aciérie a fermé. C’est un constat similaire que nous dressons avec les états généraux de l’industrie. Lors de la clôture de ses travaux il y a deux ans, Nicolas Sarkozy avait prononcé un discours à Marignane avec des engagements ambitieux : une augmentation de 25% de la production industrielle française d’ici 2015, et dans la même période un accroissement de plus de 2% de la part de la France dans la valeur ajoutée industrielle européenne. Mais en réalité, Sarkozy et son gouvernement ont favorisé une financiarisation de l’industrie et aggravé la situation. Il est resté enfermé dans une logique qui a favorisé la constitution de grands groupes de dimension internationale et le tout à l’exportation. On a assisté à la montée en flèche d’aides publiques dans tous les domaines, avec par exemple le Crédit Impôt Recherche et des exonérations fiscales tout azimut. Les fonds publics ont aussi financé les pôles de compétitivité et la recherche fondamentale. Tout cela s’est traduit par une internationalisation croissante des grands groupes pour soi-disant aller conquérir des marchés en développement. Mais concrètement, on a affaibli le tissu industriel en France, voire en Europe. Un affaiblissement non seulement en terme d’emplois et de capacités, mais aussi en terme de perte de savoir-faire, de compétences, d’expériences. L’industrie a donc poursuivi son recul en France. A contrario, les grands groupes qui se sont expatriés affichent une santé financière insolente. Je pense notamment à Renault, Schneider, Altsom, PSA, EADS, Arkema, Total etc. Il faut aussi noter que la balance commerciale s’est effondrée, particulièrement dans la production manufacturière. 

    Dans le domaine industriel, quelles ont été les mesures marquantes du quinquennat ?

    Bilan du quinquennat SarkozyCe mandat a été marqué par une avalanche de mesures qui n’ont fait qu’aggraver la situation. Dans le dernier quart du mandat, ce sont celles qui découlent de la volonté de rendre essentiel le facteur compétitivité coût. Ce sont les transferts de cotisations avec la TVA et la CSG, les contrats emploi compétitivité que Sarkozy veutmettre en place. Tout ceci a un impact en terme de capacités industrielles avec un développement de la flexibilité et de la précarité dans les entreprises. Aujourd’hui 60% des embauches sont en CDD ou en intérim. Le CDI perd son statut de norme. Or l’industrie a besoin non pas de court terme, mais de travail sur le long terme. Il faut des équipes, tant dans la production que dans les études et l’ingénierie avec le maintien, en permanence, des compétences sur le long terme. On ne peut avoir une stratégie industrielle avec de la précarité et des bas salaires. Sarkozy a donc affaibli le socle social avec la compétitivité et aggravé la désindustrialisation. D’une manière générale, les mesures d’austérité impactent également sur le développement de l’industrie domestique. Et lorsque avec la loi Nome, Nicolas Sarkozy ouvre le marché de l’énergie, non seulement on augmente le prix du kilowatt/heure, mais on brade l’un des derniers atouts de la France en terme de compétitivité. Ceci impacte certains secteurs industriels grands consommateurs d’énergie. C’est pour cela par exemple que le groupe Rio Tinto veut quitter la Maurienne.
     

    Parmi les mesures du mandat en terme de financement de l’industrie, il y a aussi, depuis trois ans, la mise en place du fonds stratégique d’investissement (FSI). Comment évaluez vous son impact ?
     

    Le FSI est alimenté par des fonds publics et est sensé aider des entreprises à se développer. Malheureusement, il est aussi positionné en fonction de cette notion de compétitivité. Et en tant qu’investisseur institutionnel, il a un comportement basé sur des critères de rendement similaires à n’importe quel actionnaire, avec des exigences de rentabilité de l’ordre de 15%. Au bout du compte, ces exigences de taux de rendement élevés affaiblissent encore plus certaines entreprises qui ne peuvent pas y avoir accès. Nous sommes donc bien dans un système du tout financier avec un système bancaire qui a été sauvé par la mobilisation de milliards de fonds publics, mais ne joue plus son rôle de financeur du développement de l’industrie. On en arrive même à l’inverse, c’est l’industrie qui finance les marchés financiers ! On s’est donc éloigné du rôle moteur que les banques auraient pu jouer un rôle pour sortir de la crise en finançant les investissements industriels dans l’innovation et la recherche notamment. Cette politique s’est révélée incapable de financer des filières porteuses d’avenir tels que le photovoltaïque ou les éoliennes. M. Sarkozy n’a pas développé une politique industrielle mais seulement une stratégie pour le développement des grands groupes.

    « Je me syndique, tu te syndiques, nous nous syndiquons...et vous ?Un 1er mai pour changer la politique : Pour la justice sociale »

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