« L’industrie, c’est nous », c’est sous ce mot d’ordre que la toute jeune fédération européenne de l’Industrie (IndustriAll), appelle à une journée d’actions à l’échelle du continent le 9 octobre prochain. Avec cette initiative, elle souhaite donner de la voix à ses revendications pour contrecarrer les choix économiques de financiarisation du secteur.

  Depuis 4 ans maintenant, le patronat et les instances politiques européennes multiplient les arguments autour de la crise pour culpabiliser les salariés et ainsi leur imposer l’austérité. L’industrie, qui a fait les heures de gloire de l’Europe au siècle dernier, est depuis plusieurs décennies sacrifiée au nom de la rentabilité financière. Or, malgré la destruction de milliers d’emplois chaque année, l’industrie compte encore plus de 33 millions de salariés en Europe.
Face aux attaques et divisions orchestrées par le patronat, les syndicats ont décidé de se réunir en mai dernier dans une seule organisation regroupant ainsi 190 syndicats représentant 7,2 millions d’affiliés.
Dans le contexte de crise économique profonde, la nouvelle organisation IndustriAll souhaitait donner un signe fort pour faire entendre une voix dissonante aux mesures d’austérité imposées par les Etats partout en Europe.
Dans une motion, présentée notamment par la fédération CGT de la métallurgie et votée à l’unanimité lors du congrès fondateur, l’organisation exige un changement d’orientation pour défendre l’industrie, ciment de l’Europe et a proposé une journée d’actions pour le développement de l’emploi industriel. La motion valorise ainsi le rassemblement des syndicats européens. «C’est un signe pour tous les salariés qui s’opposent à la mise en oeuvre des plans d’austérité. Patronat et gouvernement doivent maintenant comprendre que cette création a pour objectif essentiel un changement d’orientation, l’exigence d’un autre partage des richesses créées et une autre réponse, pour sortir de la crise, qui soit fondée sur les besoins des populations » a voté le congrès. Et de poursuivre « En nous appuyant sur les mobilisations qui se développent partout en Europe, les organisations affiliées à l’EIWF appellent à l’organisation d’une journée d’actions européenne conjointe dans l’industrie, dans chacun des pays où existent des organisations affiliées à la Fédération Européenne des Travailleurs de l’industrie ».
De retour en France, les fédérations CGT (FTM- FNTE, FNIC –FNME – FILPAC –THC et Verre et céramique) regroupées dans cette nouvelle organisation ont informé l’ensemble de leurs syndicats dans une lettre commune pour permettre de prendre les dispositions pour cette journée d’actions prolongeant ainsi le travail revendicatif portée par la CGT sur les questions industrielles.
Cette campagne se déroulera sous la forme d’actions décentralisées mises en place par toutes les organisations affiliées. Aussi, la CGT s’est rapprochée des autres organisations syndicales françaises affiliées à IndustriAll et qui ont également voté la motion pour concrétiser l’organisation de la journée du 9 octobre. Celle-ci se déclinera en France par 3 grandes manifestations à Paris, Lyon et Toulouse.
La rentrée de septembre sera donc placée sous le signe de la mobilisation pour faire de cette journée d’actions une réussite. D’autant que les conflits contre les fermetures et délocalisations n’ont pas connu de trêve estivale et que les revendications salariales principalement pour revaloriser le pouvoir d’achat sont toujours d’actualité.
Dans ce cadre, la fédération proposera à ses syndicats du matériel pour faire partager au plus grand nombre de salariés les propositions alternatives aux mesures d’austérité notamment en créant des emplois et en revalorisant les salaires